Zone urbaine de grands services urbains (Zone UGSU, PLU de Paris)

Préserver des zones à réglementation spécifique permettant de développer ou de maintenir des activités et des services essentiels pour la collectivité, les activités logistiques et de distribution urbaine

Quelle est l’innovation portée par le projet ?

Le règlement du PLU de Paris, dans ses pages 89 et suivantes, prévoit une réglementation spécifique sur les Zones UGSU dans lesquels sont inclus les ports fluviaux afin de faciliter notamment la logistique urbaine fluviale.

Année de mise en oeuvre
2006

Comment le projet fonctionne ?

Les berges de la Seine ainsi que des canaux (Saint-Martin, Ourcq  et Saint Denis) sont des espaces convoités, supports  essentiellement d’usages ludiques et récréatifs. Bien que couverts par des schémas directeurs (Ourcq et SaintDenis)  et recensés au niveau régional, les projets de ports de fret peinent à voir le jour.  Les centrales à béton et entrepôts du BTP  sont encore présents mais il est difficile d’aménager de nouveaux ports et de favoriser le développement du transport fluvial qui a pourtant des réserves de capacité.

Il est donc primordial de sanctuariser ces espaces afin de préserver les possibilités de développement des services logistiques fluviaux.

La logistique intermodale fluviale permet de désengorger les axes routiers et de répondre aux objectifs de réduction des émissions de CO2 du transport de marchandises.

L’objectif de préservation des emprises bord à voie d’eau peut être inscrit dans les documents d’urbanisme, le PLU principalement.  Ainsi, le règlement du PLU de Paris, dans ses pages 89 et suivantes, sanctuarise les ports fluviaux en les classant dans la catégorie des Zones UGSU.

Quels sont les usagers concernés par le projet ?

Les ports identifiés dans Paris dans le cadre du zonage UGSU sont avant tout destinés à préserver des activités liés au BTP (centrales à béton, stockage et vente de matériaux de construction,  déchets de chantiers…) qui se prêtent particulièrement  au transport fluvial (vrac, pondéreux, volumineux) , dont ils représentent environ un tiers des tonnages transportés.

Des quais à usage partagé sont également identifiés comme devant être préservés dans le cadre des zones UV du PLU. Ces quais sont davantage adaptés à de la logistique urbaine de produits manufacturés, comme dernière rupture de charge avant la livraison du dernier kilomètre.  Les acteurs des chaînes logistiques souhaitant réduire leur impact environnemental, améliorer leur image auprès du public ou se libérer des contraintes croissantes pesant sur le mode routier (congestion, taxation…) commencent en effet à s’intéresser au transport fluvial.  Ainsi la grande distribution, la messagerie, la cyclologistique portent un regard positif sur le transport fluvial. Pour autant ils sont peu nombreux à intégrer le transport fluvial dans leurs chaînes logistiques.

Haropa a lancé  en mars 2021 l'AMI des Pavillons d'Austerlitz sur deux bâtiments de 6000 m² à réhabiliter. Ils souhaitent développer la logistique urbaine durable à Paris et favoriser la mixité des activités. Cette mixitié d’activité implique l’interdiction de stockage de matériel en dehors des heures d’exploitation, et la nécessité de laisser la circulation piétonne ouverte au maximum sur le quai.

https://www.haropaports.com/sites/default/files/media/files/AAP_Austerlitz.pdf

Quels sont les clefs de réussites et les leviers facilitateurs du projet ?

Les éléments d’un contexte idéal : contrainte sur le mode routier (plus la contrainte sur le mode routier est forte, plus la demande des opérateurs de logistique urbaine pour le développement d’autres modes sera forte), pression foncière et volonté politique de développer des solutions alternatives dont le transport fluvial. Les retours d’expériences des opérateurs sont également de possible déclencheurs. Les affichages conjoints des différentes collectivités (Région Ile de France, métropole du Grand Paris, Conseils Départementaux, intercommunalités Villes) peuvent favoriser le transport modal de certains operateurs (grands chargeurs notamment)

Dans les cas de Franprix et de Fludis, c’est la contrainte croissante sur le mode routier à Paris, et l’anticipation des contraintes à venir considérées par les opérateurs comme fort probables, qui ont conduit les acteurs à se tourner vers des solutions de transport fluvial.

D’autre part, le développement de ces solutions logistiques fluviales est bien sûr conditionné par la présence d’espaces logistiques bord à voie d’eau au cœur du territoire urbain. L’ambition de la Ville de Paris ces dernières années a été de sanctuariser les espaces logistiques fluviaux dont la collectivité disposait, cette sanctuarisation passant notamment par le règlement du PLU.

Les facteurs de réussite du projet sont donc, d’une part, la contrainte pesant sur le mode routier et, d’autre part, l’accompagnement des professionnels de la logistique pour développer des services modaux alternatifs. Cet accompagnement passe notamment par la préservation des emprises permettant la mise en place et le développement de ces services modaux alternatifs. A Paris, la municipalité s’est ainsi appuyée sur son PLU pour sanctuariser les emprises des ports fluviaux. Les subventions publiques (aide à la pince)  permettent aussi de soutenir des initiatives de report modal, en particulier pour la logistique urbaine.

48.8566689, 2.3510273

Zone urbaine de grands services urbains (Zone UGSU, PLU de Paris)

Ville de Paris

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