Témoignages des partenaires ayant eu recours aux dispositifs de financements
La parole de partenaires bénéficiant d'aides aux financements des démarches d'innovations dans les mobilités
France Mobilités donne la parole aux partenaires qui s’appuient sur des outils d’aides au financement de projets. L’objectif est de partager leur expérience afin de donner, aux acteurs de la mobilité, des cas d’utilisation concrets de ces outils, et ainsi mettre en valeur les opportunités de projets qui sont aujourd’hui ouvertes par ces dispositifs de financement.
1 - La Poste - soutenue par ID4Cars sur la stratégie d’innovation autour de l’identification et l’expérimentation de nouveaux mobiles
Implanté à Nantes, la direction technique de La Poste a pour rôle d’étudier les opportunités que représentent les nouvelles formes de mobilité afin d’améliorer le bien-être de ses opérateurs, sa qualité de service, sa productivité et de préparer les futurs évolutions du métier comme l’augmentation massive du e-commerce.
Après avoir rencontré iD4CAR à travers de ses évènements sur le véhicule autonome et la logistique intelligente, La Poste rejoint officiellement ID4CAR en janvier 2017, avec pour attente un support dans sa stratégie d’innovation autour de l’identification et l’expérimentation de nouveaux mobiles.
Un an plus tard, la DT de La Poste avait largement avancé sur ses réflexions, avec des actions structurantes autour de mobiles tels que chariots suiveurs, drone aériens, AGV et navettes autonomes. ID4CAR a pu contribuer à cette démarche en activant plusieurs de ses leviers : identification de partenaires technologiques, lien avec les institutionnels pour les demandes d’expérimentation, ou encore structuration de projets de R&D.
« ID4CAR a montré une solide connaissance du secteur et de ses industriels, ce qui nous a rapidement mis en confiance. Ils ont apporté une forte expertise sur la stratégie de montage de projets, la mise en relation avec les bons contacts, et la mise en valeur de nos dossiers. Cela a été un engagement sans faille ! » - Eric GAUTHIER, Responsable Innovation véhicule, La Poste et Didier THIERIOT, Responsable avant-projets innovants, La Poste
2 - Mobil'Argonne, Pour une mobilité accessible et solidaire - Soutien et labellisation France Mobilités, avec l'Ademe, via l'appel à manifestation d'intérêt Tenmod
La Communauté de communes de l’Argonne ardennaise (2C2A) rassemble 95 communes réparties sur 1 200 km2 dans le sud-est du département des Ardennes. C’est un grand territoire à la fois rural, enclavé et qui présente une très faible densité de population. C’est aussi un territoire vieillissant – un tiers de la population est à la retraite – et où la paupérisation s’intensifie. Dans ce contexte, la problématique de la mobilité revêt une importance particulière : pour bon nombre d’habitants, il est aujourd’hui difficile d’accéder aux soins, à l’éducation, aux bassins d’emplois, aux services publics, aux infrastructures de loisirs… et le seul moyen disponible reste encore le véhicule individuel.
Grâce au dispositif de financement TENMOD opéré par l’ADEME, 2C2A va pouvoir lancer le programme Mobil’Argonne s’articulera d’ici 2022 autour de trois axes : la mobilité solidaire afin de lutter contre l’isolement et la relégation des populations les plus fragiles, la mobilité inversée, qui consiste à amener le service à l’usager, et enfin l’accompagnement aux changements de comportements.
Karine Odienne - directrice générale adjointe de la communauté de communes – témoigne des actions permises grâce à ce programme :
" Nous prévoyons également d’accompagner la montée en puissance du service de transport à la demande solidaire et d’implanter une dizaine de bornes de recharge pour les véhicules électriques sachant que nous n’en comptons actuellement qu’une seule. Nous allons également réaliser un diagnostic des tournées commerciales (boulanger, épicier…) dans le but d’optimiser leur maillage si besoin. Nous sommes en train de finaliser le choix d’un prestataire qui pourra nous accompagner dans la coordination des actions dans l’optique de permettre aux intercommunalités voisines de s’inspirer de ce que nous faisons. Ce dernier point est important à nos yeux car les questions de mobilité ne s’arrêtent pas aux frontières des territoires. "
3 - En Nouvelle-Calédonie, le Grand Nouméa met en place d’un bus à haut niveau de service - soutient de la Banque des territoires sous la forme d’un prêt
En Nouvelle-Calédonie, le Grand Nouméa et ses 180 000 habitants (près de 200 000 en 2020) est confronté depuis longtemps à des problèmes structurels de circulation et de faiblesse d'offre de transports en commun. Un écueil qui a creusé les inégalités territoriales, augmenté la pollution automobile et réduit la mixité sociale.
Dans ce contexte, les collectivités locales ont souhaité faire émerger Néobus, un réseau de bus à haut niveau de service. Il s’agit de bus rapides, réguliers, prioritaires, aux couloirs de circulation dédiés et accessibles aux personnes à mobilité réduites.
Confronté à un coût de 167 M€ pour cette infrastructure structurante pour le territoire, le Syndicat Mixte des Transports Urbains du Grand Nouméa (SMTU) a pu bénéficier d’un support de la part de la Banque des territoires sous la forme d’un prêt de 73 M€.
"Le Neobus est une révolution et un enjeu stratégique, c’est le deuxième chantier public le plus important du territoire ". Philippe MICHEL, Président du SMTU
La première ligne de 13 kilomètres, reliant le centre-ville de Nouméa à Dumbéa et déservant 23 stations, a été mise en service en 2019.
4 - ECOV : Participation à sa levée de fonds de la part de la Caisse des dépôts
Créée fin 2014, Ecov propose aux collectivités territoriales une solution de covoiturage spontanée et dynamique pour répondre aux problématiques de mobilité dans les zones périurbaines et rurales. A mi-chemin entre le stop organisé et le covoiturage courte-distance, Ecov déploie ainsi des stations connectées sur des axes clés d'un territoire. Le piéton renseigne sa destination sur une borne et Ecov calcule en retour le temps d'attente et le prix du trajet en fonction de la distance parcourue. Une fois que le passager a payé, un panneau lumineux indique aux automobilistes la destination recherchée. Ces derniers n'ont plus qu'à s'arrêter s'ils le souhaitent.
Afin de poursuivre ses investissements en recherche et développement et d’étoffer son équipe, la PME s’est mise en recherche de moyens supplémentaires. Ecov a pu bénéficier en 2017 des dispositifs d’accompagnement de la Caisse des dépôts qui entre au capital de la PME à hauteur de 1,2 M€, avec pour objectif d’accélérer le déploiement de ses solutions dans de nouveaux territoires.
"La Caisse des Dépôts est un acteur incontournable du financement de projets visant à soutenir durablement les collectivités locales dans leur développement. Son entrée dans le capital d’Ecov constitue une grande fierté pour toute l’équipe », témoigne Thomas Matagne, président co-fondateur d’Ecov.
5 - Consortium LaSDIM : Co-financement des travaux de R&D par la BpiFrance
Une gestion fine et proactive des transports est devenue un moyen incontournable pour limiter leur impact, ces dernières décennies ont donc vu le développement de systèmes de transport de plus en plus élaborés ou « intelligents » mais qui rencontrent encore certains écueils : une quantité croissante de données disponibles liées aux déplacements, une dispersion des données entre de nombreux opérateurs et inégalement présentes suivant les territoires considérés, un manque des standards d'interopérabilité.
Un consortium de recherche composé de Thalès, Neavia Technologies, CDVIA, l’IGN et l’IFSTTAR a souhaité s’emparer de ces problématiques en initiant le projet LaSDIM. Grâce à l’intégration de données (dédiées, dans un 1er temps, aux déplacements routiers) au sein d’une plateforme, le projet ambitionne d’optimiser le trafic, d’élaborer des indicateurs environnementaux et de stratégies de régulation multimodale, et de procéder ainsi à une modélisation dynamique des déplacements.
Grâce à un soutien du dispositif FUI, financé via le PIA3 et opéré par Bpifrance, les entreprises et laboratoires ont pu bénéficier d’un co-financement de ce programme s’élevant à 4 M€.
Cette aide a permis de concrétiser ces travaux et d’obtenir ses premiers fruits sur le territoire d’expérimentation du Living Lab GERFAUT II du Conseil général de la Seine-Saint-Denis.