Stratégie de verdissement et d’optimisation de la flotte
Depuis plusieurs années, la Communauté Urbaine du Grand Poitiers (GPCU) s’attelle à transformer sa flotte de véhicules (véhicules utilitaires, bennes à ordures, bus) en privilégiant des motorisations alternatives au diesel.
Le décret n° 2021-1491 du 17 novembre 2021 est venu préciser les règles relatives à la commande publique, précisant le taux de véhicule à faibles émissions à acquérir lors du renouvellement annuel des flottes des véhicules acquis par la collectivité. Les types de flottes de véhicules qui sont concernés sont (liste non exhaustive) : véhicules de transports en commun, bennes à ordures ménagères et autres camions de déchetterie, véhicules utilitaires utilisés par les services (aménagement, voirie, jardin), véhicules légers.
La réglementation et l’obligation de renouvellement du parc par des véhicules à faibles émissions permet de favoriser l’achat de tels véhicules. La recherche de l’optimisation des coûts de gestion et d’entretien du parc est également un levier pour adresser l’optimisation de la flotte.
Comment le projet fonctionne ?
En 2023, le Grand Poitiers possèdait 550 véhicules, dont 47 poids-lourds (bennes à ordures, engins de travaux publics, …), et 288 utilitaires légers. Parmi ces véhicules de transport de marchandises, la majorité est encore à motorisation thermique (89%). Aujourd’hui, l’achat de véhicules thermiques par la GPCU est analysé en fonction de l’activité, et elle privilégie l’achat de véhicules électriques ou GNV. En 2017, les subventions « territoires à énergie positive pour la croissance verte » (TEPCV) ont permis l’achat de 60 véhicules légers électriques. La GPCU a également acquis 2 poids-lourds au GNV suite à l’implantation d’une station à proximité d’un de ces sites.
Les véhicules électriques représentent 18,3% de la flotte possédée par la GPCU (transport de personnes et marchandises confondus).
Motorisations électriques :
Il y avait en 2023, 27 véhicules utilitaires électriques (soit 9% de la flotte VUL). L’autonomie est aujourd’hui suffisante pour assurer l’activité journalière. Les véhicules utilisés sont des modèles Berlingo et C200.
Le Grand Poitiers possède au total 96 véhicules électriques (légers et utilitaires), et sur le site principal de la collectivité, il y a une borne électrique par véhicule. Sur le site de l’hôtel communautaire, un agent est responsable du pool et vérifie les besoins en recharge.
Motorisation GNV :
Une étude a été menée en 2019, pilotée par la Direction Energie Climat de GPCU en partenariat avec GRDF pour un projet d’implantation d’une station GNV, dans le cadre de la délégation de service public qui les lie via les contrats de concession sur les réseaux électricité et gaz. Un prestataire privé (AS24) a financé l’intégralité de l’installation de la station qui se trouve à quelques centaines de mètres d’un site de GPCU.
Optimisation du parc :
La GPCU réfléchit aujourd’hui à diminuer le nombre de véhicules de son parc, à la fois sur les véhicules légers et utilitaires (20 véhicules thermiques non remplacés grâce à la mise en commun en pool), mais aussi les autres matériels thermiques (débroussailleuses, broyeurs, etc.).
Quels sont les usagers concernés par le projet ?
Les techniciens de la communauté urbaine sont les premiers utilisateurs des véhicules utilitaires et légers.
De plus, en 2022 la GPCU utilisait 21 bennes à ordures ménagères au GNV, via la DSP avec Urbaser Environnement sur la collecte et gestion des déchets ménagers. Le choix de la motorisation a influé sur la part de la note allouée à la performance environnementale. Aucune motorisation n’était imposée. En revanche, la collectivité a choisi de noter la performance environnementale à hauteur de 10% de la note (50% technique, 40% prix).
À noter également qu’en 2022, 62 % du parc de bus roulait au GNV (Vitalis), et la GPCU affiche l’ambition de convertir 90 % de sa flotte de bus.
Quels sont les clefs de réussites et les leviers facilitateurs du projet ?
Facteurs de réussite
- La construction d’une station GNV à proximité des locaux de la GPCU a permis d’enclencher l’achat de poids-lourds au GNV.
- Des financements de la part de l’État dans le cadre du programme Territoires à Energie Positive pour la Croissance Verte ont également un facteur accélérateur pour l’achat de véhicules électriques.
- L’optimisation et la mise en commun des véhicules sous forme de pools permet de diminuer la taille du parc.
- Il y a eu des décisions politiques dans l’optique de réduire la flotte de véhicules de la CU et de favoriser les véhicules à faibles émissions.
- Une formation à l’écoconduite a également été faite auprès des agents de la CU, ainsi qu’une formation sur la conduite de véhicules électriques.
Freins
- Pour les véhicules au GNV, les contraintes sont : la garde au sol plus restreinte pour les poids-lourds à cause des cuves et qui peut poser des problèmes d’accessibilité sur certains chantiers, l’accompagnement nécessaire au changement pour les techniciens. Pour l’instant, il n’y a pas eu de formation des techniciens sur l’entretien spécifique de ces véhicules (locaux spécifiques, habilitations et formations spécifiques pour intervenir sur les véhicules gaz). Il est probable que la prestation d’entretien sera externalisée.
- La maintenance de ces véhicules à énergie alternative pose la question de la formation des techniciens.
Leviers
- Externalisation des prestations de maintenance et de réparation sur la motorisation pour le GNV
- Aides financières : aide de l’État pour électrique, pas d’aides utilisées pour le GNV. Accompagnement de GRDF pour implémentation de stations.
- Trouver des leviers pour réduire les coûts liés à la flotte de véhicules
