Expérimentation Mobilité en territoire rural
Démontrer que la mobilité en territoire rural peut être choisie et non plus subie
Mobiliser acteurs locaux et habitants pour faire évoluer les comportements et préparer le déploiement de solutions nouvelles pour le territoire.
Comment le projet fonctionne ?
Le recours quasi exclusif à la voiture individuelle en milieu rural (93%) aggrave les inégalités entre territoires et entre habitants. L’impact est environnemental (37% des émissions de CO2), social (isolement, éloignement des services), économique (budget mensuel consacré aux transports 1,5 fois plus élevé pour les ménages ruraux), sanitaire (temps allongé, peu d’activité physique)
Pourtant des solutions alternatives existent, sont en cours de déploiement, mais manquent d’articulation, et surtout d’un modèle global de développement.
Le projet doit faciliter les prises de consciences individuelles, collectives et l’appropriation large de la mobilité dans toutes ses composantes pour préparer la priorisation, l’articulation et la réalisation des solutions innovantes.
L’enjeu est d’engager la dynamique collective de changement par la création des conditions d’une « culture commune » de la mobilité, l’identification et la priorisation collective des solutions innovantes à expérimenter, la construction du système d’évaluation qui permettra d’en mesurer l’impact.
Cinq actions coordonnées se tiendront tout au long de l’année :
1/ un diagnostic partagé du territoire pour donner la « photo » de départ et mieux connaitre et partager les pratiques et les besoins non couverts à jour.
2/ des séances mensuelles de découvertes et initiations pour ouvrir le champ des possibles : cafés-débats, déplacements du quotidien, test de matériels… Tous les publics seront invités, de nombreuses thématiques liées à la mobilité seront traitées, d’autres expérimentations présentées.
3/ des ateliers de concertation pour proposer, étudier des solutions innovantes, les prioriser et surtout les articuler dans un ensemble cohérent qui réponde aux besoins exprimés par les habitants pour les trajets du quotidien.
4/ un bureau d’information accessible à tous, lieu physique et espace numérique, tout au long du projet, valorisant les acteurs locaux de la mobilité et les services existants.
5/ la construction du système global d’évaluation des solutions innovantes qui servira à démontrer l’impact positif de ces solutions alternatives à la voiture individuelle, pour les habitants et pour le territoire.
Quels sont les usagers concernés par le projet ?
Les 8 800 habitants de la commune nouvelle sont concernés par ce projet qui doit leur permettre, selon leur centre d’intérêt, de s’informer, de partager des connaissances, des usages, d’exprimer un avis, de tester des solutions de mobilités, de contribuer
Quels sont les clefs de réussites et les leviers facilitateurs du projet ?
Faisant suite à la mise en œuvre de la LOM, au moment de la prise de compétence mobilité par les communautés de communes et du chef de filat des régions, la période est propice à modifier les façons de faire et œuvrer dans le sens d’une meilleure articulation des solutions de mobilité.
Des élus motivés à tous les échelons territoriaux, un sujet qui monte dans la population et des besoins qui se révèlent encore plus criants pendant la période de crise sanitaire, la participation des habitants à la définition de solutions qui leur conviennent est plus que jamais d’actualité.
Le choix de cibler une commune nouvelle, et donc un petit nombre de personnes, permet d’approcher les habitants quasiment individuellement, dans leur quotidien, tout en permettant d’appréhender les difficultés inhérentes à la multipolarité en milieu rural (8 bourgs constituent la commune nouvelle).
Les facteurs de réussite sont liés à la mobilisation croissante des acteurs relais puis des habitants eux-mêmes et à la dynamique mise en place toute au long du projet. Pour cela, nous déployons une méthodologie claire (diagnostic partagé, co-construction, système d’évaluation), un programme d’animations ambitieux (fréquence soutenue, rythme régulier, diversité des thèmes et des acteurs pour cibler tous les publics) et une gouvernance du projet en proximité étroite avec les élus territoriaux, opérationnelle et stratégique.
L’engagement des élus est fondamental pour la réussite de ce projet qui se veut un appui aux politiques publiques en ingénierie et un complément de ressources dédiées à la mobilité. Le projet doit permettre d’amplifier les actions de mobilité mises en place ou en prévision, en toute cohérence et en alignement stratégique entre les échelles de territoire.
Le contexte sanitaire incertain fait peser beaucoup d’inconnues sur la participation aux animations et la possibilité de rassembler du public en nombre. Nous adapterons les formats avec des formules en distanciel mais il faudra veiller encore davantage à ne pas exclure les personnes non connectées, ce qui demandera une attention encore plus soutenue à l’organisation du programme d’animations.
Les freins intrinsèques à des projets de sensibilisation et de mobilisation, hors de ce contexte particulier de COVID, peuvent être de différente nature, pourtant bien résumés dans cette citation prêtée à Confucius : « Lorsque tu fais quelque chose, sache que tu auras contre toi, ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui voulaient le contraire, et l'immense majorité de ceux qui ne voulaient rien faire. » Les principaux freins seront humains et relèvent de la résistance au changement.