Les mobilités émergentes

Colloque de la commission de géographie des transports du CNFG - Montpellier, 10 et 11 octobre 2019

Les mobilités émergentes - Fondements et conséquences des nouvelles pratiques de déplacement des personnes et d’acheminement des marchandises

auditorium site Saint-Charles - Université Paul-Valéry Montpellier

 

Objectifs de la rencontre

Le début du XXIème siècle se caractérise par l’émergence de nouvelles pratiques de déplacement des personnes et d’acheminement  des marchandises dans un contexte marqué par l’avènement du numérique et par de nombreuses innovations technologiques et organisationnelles. La géolocalisation des véhicules, des objets et des individus modifie en profondeur l’organisation du transport des personnes et des marchandises. Des applications smartphones de plus en plus efficaces améliorent l’accès à l’information et facilitent la mise en relation de l’offre et de la demande de transport. Des véhicules électriques autonomes en interaction avec leur environnement font leur apparition sur les routes et sont amenés à révolutionner l’usage des transports de personnes et de marchandises. Le transport à longue distance par autocar en France s’est récemment ouvert à la concurrence. Ces évolutions contribuent à faciliter l’utilisation des différents modes de transport mais aussi leur combinaison dans des chaines intermodales de plus en plus complexes. Au final, c’est l’ensemble du système de transport qui s’en trouve modifié. Quelle est l’ampleur de cette transformation ? Faut-il s’en réjouir ou la redouter ? Les bénéfices sociétaux sont-ils véritablement significatifs ?

Aujourd’hui les outils numériques  jouent un rôle majeur dans ces nouvelles pratiques de mobilité. Cela concerne la recherche d’itinéraires optimaux sur smartphone, la mobilisation d’informations numériques par les plateformes multimodales, la géolocalisation des véhicules en libre-service ou des conteneurs permettant de s’affranchir d’un point de stationnement ou de stockage prédéfini (ce qui ne va pas sans poser des problèmes d’occupation de l’espace), la numérisation de l’environnement de déplacement pour les véhicules autonomes, etc. L’enjeu est de répondre à des besoins de déplacements et d’acheminements de plus en plus diffus dans l’espace et dans le temps par des solutions écologiquement plus vertueuses que l’autosolisme et le camion. Les réponses apportées sont-elles à la hauteur d’un tel enjeu ? Contribuent-elles efficacement à une meilleure durabilité de la mobilité ?

Le colloque a pour objectifs d’étudier les modalités de déploiement de ces nouvelles pratiques en lien avec les innovations technologiques et organisationnelles et, conjointement, d’analyser leurs implications territoriales. Cette finalité ouvre ainsi un large spectre de communications possibles.  Pour les voyageurs, cela concerne la capacité des solutions numériques à favoriser l’usage des transports collectifs et des modes actifs (vélo, trottinette électrique et autres objets de glisse urbaine) afin de lutter contre la congestion et la pollution routières. Cela concerne également le partage des véhicules individuels (voitures de transport avec chauffeur, covoiturage, location de voitures entre particuliers,  autopartage), les véhicules autonomes, les transports dits hectométriques, la place de la billettique intégrée et de l’information voyageurs en temps réel, etc. Pour les marchandises, pourront notamment être étudiées les conséquences des nouvelles solutions technologiques facilitant le suivi des produits, leur transbordement et leur stockage.

Toutes ces évolutions interrogent la communauté scientifique. Les répercussions territoriales sont-elles nécessairement positives ? La recherche systématique de gains d’accessibilité et, conjointement, de gains de mobilité est-elle socialement souhaitable ? L’adaptation de l’offre de transport aux nouveaux rythmes de vie doit-elle guider les politiques publiques ? Si oui, dans quelle mesure ?

Dans un tel contexte, il est fondamental que les Sciences Humaines et Sociales se saisissent de la question des mobilités émergentes et de leurs implications. Il s’agit à la fois de comprendre les fondements de ces nouvelles mobilités et d’en évaluer les conséquences spatiales, économiques, sociales et environnementales. Le colloque permettra ainsi de nourrir la réflexion scientifique de retours d’expériences concernant l’appropriation et les retombées des innovations numériques, technologiques et organisationnelles aux différentes échelles spatiales et temporelles. Il permettra également d’engager une réflexion prospective sur les mobilités du futur en lien avec les préoccupations économiques et environnementales actuelles.

Le colloque a pour ambition de mobiliser la communauté scientifique des géographes des transports mais également des chercheurs et enseignants-chercheurs d’autres disciplines travaillant sur les mobilités et la conception de systèmes de transport innovants (aménageurs, économistes, sociologues, urbanistes, informaticiens, historiens...).

Pour en savoir plus

Voir : https://mobilites2019.sciencesconf.org/