Les enjeux de la gratuité pour les réseaux de transport
Les politiques de gratuité dans les transports en commun sont de plus en plus présentes dans le débat sur le financement des transports en France. Dans ce contexte mouvant et afin d’éclairer cette stratégie tarifaire, le Cerema a analysé et fait la synthèse des données disponibles à ce jour.
La gratuité des transports doit être appréhendée sous deux angles :
- La gratuité totale est une gratuité des transports qui s’applique à tous les usagers, sans distinction particulière ;
- La gratuité partielle est une tarification qui s’applique à un contexte d’usage bien particulier (uniquement le week-end par exemple) ou à une catégorie précise d’usagers (c’est par exemple le cas pour les jeunes ou les personnes âgées).
Si ces politiques de gratuité, totales ou partielles, existent depuis plus de 50 ans, leurs développements semblent s’accélérer depuis ces dix dernières années. Ainsi, depuis 2010, ce sont près de 28 réseaux urbains qui ont mis en place des politiques de gratuité alors que seulement 17 réseaux proposaient ces politiques précédemment. Dans les faits, les politiques de gratuité totale sont plutôt mises en place par des petits réseaux de moins de 50 000 habitants alors que sur les réseaux de plus de 250 000 habitants, on peut remarquer l’absence de politique de gratuité totale, exception faite de Montpellier. Entre ces deux bornes, il existe une très grande diversité de politiques de gratuité, tout de même orientée vers des réseaux qui font de plus en plus le choix du "totalement gratuit".
Les impacts de ces politiques tarifaires, que ce soit sur les fréquentations ou sur les enjeux socio- et environnementaux, sont à ce jour assez peu évalués à l'échelle nationale.